Venu de Chine tout comme
le confucianisme, le
taoisme fut introduit au Vietnam vraisemblablement au 1er siècle de notre ère. Le taoisme n'est pas l'oeuvre d'un seul homme, mais plutôt une synthèse, faite à travers les âges, des travaux de penseurs chinois comme Lao Tseu, Tchouang Tseu et Lie Tseu.
La philosophie taoiste repose sur la notion du TAO (ĐẠO en vietnamien) principe primordial, infini, tout puissant, en dehors duquel rien n'existe. Ce mot peut avoir plusieurs sens comme voie, chemin dans le langage courant ou vertu, pourvoir dans le "livre de la Voie et de la Vertu", recueil d'aphorismes attribué à Lao Tseu. Le TAO comme principe d'ordre se manifeste dans le cosmos, dans le ciel et sur la terre. Aussi existe-t-il trois TAO : ordre surnaturel, ordre céleste, ordre terrestre et humain. Ces trois puissances forment le "principe UN"
Ce principe d'unicité compte en fait deux aspects antagonistes mais complémentaires, le Yin et le Yang. Le Yin est le principe de la concentration, de la terre, du sombre, du passif, de l'imparfait, du féminin. Le Yang est le principe d'expansion, du ciel, du lumineux, de l'actif, du parfait, du masculin. Ces deux forces qui s'opposent sont les deux faces d'une même médaille , le jour et la nuit et représentent les deux principes par lesquels le Taoise manifeste.
La grande règle du taoisme réside dans l'idée suivante : pour obtenir la sagesse il faut tenir compte du pour et du contre car les oppositions s'annulent dans le TAO. La sagesse taoiste recommande de préférer la simplicité à la réflexion trop intellectuelle, et de vider son âme de l'égoisme ; l'humilité est la plus grande des vertus. La méthode pour parvenir à la sagesse taoiste est le "non-agir"(WOU WEI).
Les principes taoistes sont essentiellement philosophiques et furent souvent le domaine réservé des lettrés. Quant au peuple, il avait besoin d'une religion personnelle susceptible de lui assurer son salut et le bonheur dans l'autre monde. C'est ainsi que le taoisme se transforma en une lutte contre la morte et que les génies immortels préoccupèrent davantage les Vietnamiens que les problèmes abstraits.