Histoire du Vietnam s'est développée avec des fortunes diverses, des progrès et des reculs, comme celle de tous les peuples. Mais si l'on voulait y découvrir, à travers les événements, une constante historique, on pourrait dire que, tout en cherchant à s'étendre vers le Sud, le vietnam s'est toujours préoccupé de se défendre contre son puissant voisin du Nord : La Chine expansionniste. Notre histoire de quatre mille ans peut se diviser grosso modo en trois grandes périodes, de durée à peu près égale:
La période semi-légendaire (1042-111 avant JC)
Comme toute vieille nation, le Vietnam a sa légende, sa toute première légende qui fait remonter les origines de la race dans la nuit des temps.
Les Viêt ou Kinh, l'ethnie majoritaire du Viêt Nam, se considèrent comme un peuple constitué depuis la création du monde, pour laquelle ils ont leur propre cosmogonie.
Ils se disent enfants de la fée et du dragon: un dragon et une fée se seraient mariés malgré leurs natures différentes et auraient donné naissance à un œuf noir géant, d'où seraient sortis cent enfants.
Le dragon étant une créature liée à la mer et la fée étant liée à la montagne et l'air, ils se seraient ensuite séparés, le dragon emmenant cinquante enfants vers la mer - les futurs Kinh - et la fée emmenant 50 enfants vers les montagnes - les futurs peuples minoritaires.
Les descendants des enfants du dragon et de la fée vivaient en bonne intelligence, chaque enfant étant l'ancêtre d'un royaume séparé, chacun chez eux, lorsqu'ils firent l'objet d'une première attaque d'un peuple venu du nord.
Un noyau d'une quinzaine de rois et reines se réunit alors et élit l'un d'entre d'eux pour être le premier empereur du Nam Viêt (« pays des Viêt du Sud »), en 2879 av. J.-C.
La domination chinoise (111 av. JC- 939 après JC)
La domination chinoise, qui dura à peu près 1.000 ans, de 111 avant JC à 938 après JC, peut être divisée en quatre périodes distinctes :
- Première domination chinoise (111 av. JC - 43 ap. JC).
- Deuxième domination chinoise (44-602 ap. JC).
- Troisième domination chinoise - (603- 938)
Ce fut alors la longue nuit de l'histoire du Vietnam, une nuit de dix siècles, au cours desquels la civilisation chinoise allait solidement s'implanter dans le pays. Il y eut, certes, de nombreux soulèvements, comme ceux des Soeurs Trung en 39-43 après JC, de Triêu Au en 248, de Ly Bôn en. 544, de Phung Hung en 791, mais les uns furent vite réprimés, tandis que les autres ne connurent qu'un succès éphémère.
L'indépendance nationale (de 939 jusqu'à nos jours)
Cette période d'une durée de mille ans environ peu être divisée en quatre grandes époques:
Les grandes dynasties nationales. (939- l789)
Il fallut attendre jusqu'au Xe siècle pour que prit fin la longue domination chinoise. Par la célèbre victoire de Bach Dang, en l'année de grâce 939, Ngô Quyên chassa les Chinois du pays et fonda la première dynastie nationale. Pendant dix siècles, huit dynasties allaient se succéder sur le trône du Viêt-Nam, avec la même volonté d'organiser et d’agrandir le royaume.
- Dynastie des Ngô (939-967).
- Dynastie des Dinh (968 - 980).
- Dynastie des Lê antérieurs (980 - 1009).
- Dynastie des Ly antérieurs (1010 - 1214).
- Dynastie des Trân (1225 - 1400).
- Dynastie des Hô (1400 - 1407).
- Domination chinoise des Ming (1407 - l427).
- Dynastie des Lê (1428 - 1789).
- Dynastie des Nguyên (1802 - 1945)
La guerre de Sécession et l’unification territoriale (1627-1862)
Le Viêt Nam aurait pu connaître quelques siècles de répit, sans cette rivalité plusieurs fois séculaire entre les Seigneurs Trinh au Nord et les Seigneurs Nguyên au Sud, qui narguaient l’autorité des rois Lê et constituèrent deux fiefs indépendants, au détriment de l'unité nationale. Ces rivalités mirent le pays à feu et à sang dès 1627 et durèrent jusqu'en 1775, daté à partir de laquelle ces deux familles connurent la décadence.
Heureusement, l'esprit qui animait les premiers Viêt était resté le même. Dans les moments les plus critiques de l'histoire, des patriotes clairvoyants apparurent toujours au bon moment pour opérer la réunification du Pays.
C'est ainsi que de la masse paysanne surgirent les rrères Tây Son, qui profitèrent des divisions intérieures pour lever l'étendard de la libération. Ils chassèrent en même temps les Nguyên et les et mirent en fuite le dentier souverain des Lê. L'un d'entre eux, Nguyên Huê, se proclama Empereur, sous le nom de Quang Trung, et avec lui le pays retrouva son unité première. Malheurement il mourut en 1792, sans pouvoir assurer la pérennité de la dynastie.
Entre temps, dans le Sud, Nguyên Anh, le successeur des Seigneurs Nguyên, reprenait l'attaque contre les Tây Son, de plus en plus affaiblis, et parvenait en 1801 à unifier à nouveau le pays, après 27 années de lutte. Il se proclama alors empereur en 1802 et pris comme nom de règne celui de Gia Long, raccourci de Gia Dinh (Basse-Cochinchine) et Thang Long (capitale du Nord Viêt Nam) ; il adopta comme appellation nationale celle de Viêt Nam, pour bien signifier qu'elle englobait à la fois les territoires de l'ancien An Nam (le Tonkin proprement dit) et le Viêt-Thuong correspondant à l’ancien Champa, auquel devait s'ajouter la Basse-Cochinchine.
A partir de Gia Long, le Viêt Nam allait connaître une courte période de paix qui devait être interrompue vers la seconde moitié du XIX° siècle par l’irruption d’escadres françaises dans ses eaux territoriales.
La colonisation française. (1862-1945)
L'immixtion des amiraux français dans le domaine politique suivie d'interventions militaires à l'intérieur des frontières de la nation, allait aboutir à la signature des traités de 1862 et 1874 plaçant le Viêt Nam sous le tutelle de la France.
Le royaume de feu l'empereur Gia Long fut intégré dans une entité géographique appelée « Indochine Française » englobant deux autres pays : le Cambodge et le Laos.
Pour des raisons de commodité administrative, le Viêt Nam était aussitôt scindé en trois parties : le Tonkin au Nord, l'Annam au Centre et la Cochinchine au Sud. Tandis que la Cochinchine était directement gouvernée par les autorités françaises en tant que colonie, le Tonkin et l'Annam, devenus protectorats français, conservaient une certaine autonomie incamée par un empereur, descendant des Nguyên, qui détenait un pouvoir plutôt symbolique.
Cette abdication de la souveraineté notionnelle devait entraîner les patriotes vietnamiens dans une lutte sans répit contre la France, lutte concrétisée par de nombreux et fréquents soulèvements armés à travers tout le royaume.
Il fallut cependant attendre la fin de. la seconde guerre mondiale pour voir le Viêt-Nam accéder à l'indépendance à la faveur de la conjoncture internationale.
Le recouvrement de l’indépendance. (depuis 1945)
A la suite de la neutralisation de l'autorité française, le 9 mars 1945, par les forces japonaises stationnées au Viêt-Nam, un premier gouvernement national présidé par feu le professeur Trân Trong Kim s'installait à Hué, en avril de la même année. Par la suite, plusieurs gouvemements se succédèrent à une cadence assez rapide, chacun d'eux ayant dû faire face à de nombreuses difficultés sur le plan interne aussi bien que sur le plan extérieur.
Cette accession de fait à l’indépendance n'en restait pas moins sans valeur sur le plan international. Ce n’est que dix ans plus tard, c'est- à-dire le 4 Juin 1954, que le Gouvernement de la République Française avalisait juridiquement l’indépendance du Viêt-Nam, lequel, par voie de conséquence, recouvrait légalement à cette date ses frontières historiques, telles qu'elles figuraient dans les relevés topographiques officiels de 1862.
La grande joie du peuple vietnamien fut de courte durée. En effet, le destin du pays n'en était pas pour autant scellé : un mois plus tard, le 21 Juillet 1954 exactement la Conférence de Genève, entérinant les accords de cessez-le-feu intervenus entre la France et le Viêt-minh, décrétait la scission du territoire national en deux portions à peu près égales, selon une ligne de démarcation constituée par le 17e parallèle, approximativement à la hauteur de la Rivière Bên-Hai, dans la province de Quang Tri (Centre Viêt-Nam).
Les provinces se trouvant au Nord de cette rivière relèveraient désormais de la « République Démocratique du Viêt-Nam», tandis que les territoires situés au Sud allaient passer d'abord sous la juridiction de l'Etat du Viêt-Nam, ensuite sous celle de la République du Viêt-Nam fondée le 26 Octobre 1955, après un référendum populaire.
Enfin, le 1er Novembre 1963 une grande révolution menée conjointement par l’armée et le Peuple, réussit à renverser le régime dictatorial de Ngô Dinh Diêm et à instaurer la Seconde République. Depuis lors, plusieurs gouvernements civils et militaires se sont succédé à Saigon avec des fortunes diverses
1963 : Intervention militaire des Etats Unis
1973 : Fin des bombardements aériens américains sur le Nord du Vietnam.
1975 : Fin de la guerre civile. Retraits des troupes américaines.
1976 : Proclamation de la « République Socialiste du Vietnam »