Culte des ancêtres au Vietnam.

Le culte des ancêtres se pratique partout au Vietnam et l’ensemble de la population croient surtout en l’existence d’une vie après la mort qui ne peut être positive pour les morts comme pour les vivants que si les énergies d’une personne défunte sont canalisées. Pour ces raisons, les cérémonies funéraires, les célébrations d’anniversaire de décès comme les offrandes régulières qui sont offertes aux ancêtres composent un ensemble de pratiques et de croyances riches et variées qui ne forme pas une religion en soi mais qui représente un phénomène social duquel peuvent être extrait diverses institutions (le système de parenté, l’organisation politique et économique, etc.) qui fondent l’originalité de la culture vietnamienne.
Toutes les familles vietnamiennes ont un autel ancestral figurant, le plus souvent, dans la pièce principale de la maison. Ce culte se sépare du culte des morts car il s’adresse uniquement aux membres défunts d’une même famille.
La production d’un ancêtre commence dès le décès de l’individu. La séparation corporelle entre le mort et les membres de sa famille étant effective, diverses cérémonies vont se succéder durant les trois ans de deuil qu’observeront les parents proches. La période de deuil étant passée, les anniversaires de décès continueront à se célébrer. 
Tout événement familial, naissance, mariage, réussite professionnelle, construction d’une demeure, décès, est signifié aux ancêtres. Habituellement, c’est le chef de maison qui dirige la cérémonie. Ce jour-là, des bâtonnets d’encens parfument les lieux, ils sont sensés permettrent la communication avec l’au-delà. Des mets de choix sont offerts pour que les ancêtres soient dans de bonnes dispositions pour recevoir les hommages des vivants. Une fois l’offrande faite, le repas est redistribué aux invités qui profitent de ce jour de réunion pour discuter des affaires familiales (héritage, mariage, naissance, etc.). Lors de chaque cérémonie pour les ancêtres, les Vietnamiens font aussi des offrandes aux âmes errantes, celles-ci se font devant le seuil de la maison et permettent de se prémunir contre une éventuelle invasion.
Autrefois, le culte des ancêtres permettait aux familles aisées de préserver un héritage familial à l’intérieur de la lignée (Huong Hoa : des rizières, des biens immobiliers étaient redistribués par l’intermédiaire du culte des ancêtres). Ces dispositions sont beaucoup moins importantes actuellement. 
Le culte des ancêtres n’est qu’un aspect de la réalité culturelle des Vietnamiens et il ne peut se comprendre qu’au regard d’autres agencements cultuels, d’autres organisations sociales. Ainsi, l’organisation des cérémonies liées à ce culte exprime la hiérarchie de chacun des membres dans la lignée familiale. De la même manière, les représentations de l’homme, de l’univers qui sous-tendent le culte sont autant d’éléments qui ne peuvent être détachés de cette pratique culturelle.
Le culte des ancêtres reste largement pratiqué et les nouvelles dispositions  montre la dynamique des croyances et des représentations qui sous-tendent ce culte. Si les vivants doivent s’adapter à de nouvelles conditions sociales, ils continuent d’assurer une longue vie à leurs ancêtres: 
Culte des ancêtres au Vietnam.Ce rituel de deuil en plusieurs temps transpose progressivement la peine de perdre un être cher dans la mémoire de chaque personne et organise le souvenir collectif comme une référence privée partagée. On garde ses morts. Il prévient considérablement la dépression comme la réaction psychologique à une perte totale et définitive de présence de la présence de l'autre. La douleur est partagée. 
La présence de l'autel des ancêtres à domicile rappelle aux hommes que la mort existe, qu'elle n'est pas invisible mais représentable dans le mental. Bien expliqué positivement d'une génération à l'autre au cours de l'anniversaire du décès, l'angoisse des enfants devant le temps et la mort prend une autre allure: c'est l'intériorisation de ce qui arrivera à tous et par ordre (la mort) et la pérennisation des transmissions assurera une sorte d'éternité de l'Être après avoir existé. Chaque personne accède au sacré. Cette présence est prétexte aux récits de famille comme du roman et des histoires de vie utile à l'éducation, notamment l'éducation du caractère. La transmission des récits de jeunesse des anciens sert de référence à ce qui est convenu d'appeler la crise d'adolescence, qui ne sera plus une crise mais seulement des rites quasi ordinaires de passage entre deux âges. 
Le culte en lui-même garde une actualité certaine que viennent justifier les notions modernes en psychologie intergénérationnelle: respect des générations et reconnaissance des filiations, importance du sacré dans l'espace symbolique domestique, fonction structurante de l'éthique, prise en compte de la temporalité des actes de naissance et de mort. La personne, même l'enfant, peut prendre l'ancêtre à témoin pour n'importe quel sujet: il vient s'exprimer à voix haute (ou basse) devant l'autel, lieu sacré par excellence qui bénéficie d'une immunité définitive. 

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